• La photo argentique

    Photographie argentique

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    La photographie argentique est une technique photographique permettant l'obtention d'une photographie via l'exposition d'un film (ou pellicule) sensible à la lumière puis le développement et le tirage (agrandissement sur papier) de ce dernier. L'image inscrite sur le film étant une reproduction analogue à ce qui a été photographié, on parle aussi de photographie analogique (à l'opposé de la photographie numérique, où l'image est codée sous forme binaire, c'est-à-dire sous forme abstraite).

    Technologie

    La pellicule est constituée d'un film support en plastique, recouvert d'une émulsion : c'est une couche de gélatine sur laquelle sont couchés en suspension des cristaux d'halogénure d'argent ; pour les émulsions modernes il s'agit de bromure d'argent (AgBr).

    Chaque cristal est formé de plus d'un milliard d'ions d'argent (Ag+) et d'ions de brome (Br-) organisés en un réseau cubique.

    Lors de l'exposition à la lumière, une image latente se forme :

    • une pluie de photons provenant de la partie éclairée du sujet s'écrase sur la pellicule ;
    • pour chaque photon absorbé, se forme une paire électron - trou d'électron : un électron se libère du réseau et va être capté par un ion Ag+ ;
    • cet ion Ag+ est réduit, c'est-à-dire qu'il se transforme en un atome d'argent qui est exclu du réseau cristallin.

    Pour chaque cristal, selon l'intensité lumineuse de la partie du sujet qu'il décrit, de zéro à une dizaine d'atomes se forment. Ces atomes ont tendance à s'agglutiner pour former un « agrégat » ou « cluster ».

    Pour les émulsions actuelles, seuls les cristaux contenant au moins trois atomes d'argent pourront être réduits lors du développement photographique, en particules noires visibles par l'œil humain (les grains d'argent voir Granularité). Le développement est un phénomène d'accélération de la réduction des ions Ag+ en atomes d'argent : les cristaux contenant un agrégat ayant un potentiel électrique supérieur à celui du révélateur, c'est-à-dire un agrégat de trois atomes ou plus, vont attirer les électrons du révélateur vers les ions du cristal, qui vont finir par tous être réduits. En revanche, les autres cristaux n'atteignant pas la masse critique de 3 atomes en agrégat rendent des électrons au révélateur et se transforment en ions invisibles. Ces ions seront ensuite dispersés lors d'une phase de lavage et de fixage. C'est la gélatine qui isole les cristaux les uns des autres et leur permet de réagir individuellement.

    À cause d'un phénomène de recombinaison rapide de la paire électron-trou sans effet chimique, et de l'oxydation par le trou de certains atomes d'argent provisoirement formés, le rendement de la réaction de formation initiale des atomes d'argent est de 0,20 atome par photon. Il faut donc 15 photons pour produire les 3 atomes d'argent nécessaires à la formation des grains lors du développement. D'un point de vue macro, on peut donc constater que 80 % de la lumière qui arrive sur la pellicule est non-assimilée.

    Une publication de décembre 1999 dans la revue Nature par Jacqueline Belloni, Mona Treguer, Hynd Remita et René de Keyser montre qu'on peut décupler le rendement de cette réaction en incorporant dans l'émulsion du formiate d'argent (HCO2- + Ag+), qui agit comme un « piège à trou », c'est-à-dire un inhibiteur des phénomènes compétitifs qui limitent habituellement le rendement de la réaction. La société de chimie Agfa est détentrice de brevets déposés à la suite de cette découverte, mais aucune application commerciale de cette dernière n'est apparue sur le marché.

    Abandon de la photographie argentique

    Depuis le début 2006, l'un après l'autre, les fabricants d'appareils photographiques argentiques annoncent l'abandon de cette technologie devant l'irrésistible avancée de la technologie de la photographie numérique, ce qui a pour conséquence de remodeler le paysage du secteur de l'industrie de la photographie.

    Les grands industriels historiques du secteur, comme Canon, Nikon, Konica, Minolta,  Kodak,  doivent faire face à l'arrivée sur ce secteur de nouveaux venus ambitieux et agressifs, comme le coréen Samsung et le japonais Casio, auparavant industriel opérant dans le secteur des montres et des calculettes.

    Les annonces d'abandon du développement d'appareils de photographie argentique :

    • 13 janvier 2006, le fabricant Nikon ;
    • 20 janvier 2006, le fabricant Konica Minolta. Fin de la fabrication d'appareils photographiques, tant argentiques que numériques ;
    • 26 mai 2006, le fabricant Canon.

    Nikon et Canon ont annoncé qu'ils renoncent à développer de nouveaux modèles argentiques, mais continueraient à vendre une gamme limitée de modèles existants, notamment quelques appareils reflex.

    Statistiques 2005 : en France, 4 350 000 appareils photo numériques ont été vendus ! 91 % sont des compacts numériques, 4 % des reflex numériques (RN), 1 % des reflex argentiques. Le reste concerne les bridges et compacts argentiques. Les reflex numériques représentent 174 000 appareils. Ce nombre a quasiment doublé depuis 2004. Les compacts numériques représentent 3 958 500 appareils vendus ! Les bridges et compacts se sont vendus à environ 170 000 exemplaires. Les reflex argentiques vendus concernent 4 350 appareils. [source : Univers de la Photo]


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